Quoi de neuf au Printemps 2014 ?

Le constat est toujours aussi navrant qu’en octobre 2013 ! Malgré une part de marché mondiale en 2013 de 78,4% pour les smartphones et 62% pour les tablettes (¹), le système Android n’attire guère les développeurs d’applications de navigation. Face à iOS qui, avec respectivement 15,6% et 36% de part de marché mondiale (¹) propose une très riche palette d’applications dédiées à la navigation maritime, Android semble délaissé par les développeurs. Surprenant ? Pas si certain.

Les (rares) développeurs concernés par la navigation se heurtent à plusieurs écueils, et ce malgré une ouverture plus grande du système de Google et des facilités certaines dont ils ne bénéficient pas avec Apple, comme par exemple les mises à jour publiées sans délai permettant une correction rapide de bugs inattendus. La première difficulté concerne la multiplicité des appareils, donc des composants internes (cartes graphiques, processeurs, composants de localisation, écrans, etc.) qui les obligent à vérifier la compatibilité de leur application avec des dizaines de modèles de smartphones et tablettes de toutes marques, faisant de plus l’objet d’un renouvellement extrêmement rapide. Le deuxième écueil concerne les versions multiples de l’OS présents dans les appareils : on trouve toujours une palette étendue d’Android de la version 2.2 jusqu’à 4.4. Il faut encore une fois assurer la compatibilité avec une majorité de ces versions.

Tout cela prend énormément de temps. Et le modèle économique est difficile à trouver, car les applications de navigation ne se vendent au mieux que par dizaines mensuelles, là où les applications de jeux se vendent par dizaines de milliers ! Sans parler du piratage bien plus facile avec Android qu’avec iOS. Ces quelques développeurs méritants doivent malgré tout vendre leur application à des tarifs très bas sous Android, sous peine de ne rien vendre du tout, alors que les clients Apple acceptent bien mieux des prix en relation avec le niveau de technicité des applications. C’est une des raisons pour laquelle on ne verra probablement jamais iNavX porté sous Android. Même le leader Navionics n’a, à ce jour, porté que la version de base de son application de cartographie Navionics Marine (²) pourtant largement augmentée sous iOS.

Alors, quoi de neuf ? Nos deux ténors de la météo continuent d’améliorer leur application respective, c’est toujours ça !

SailGrib WR 3.1.2

Henri Laurent a apporté, depuis mars (versions 1.3.0 à 1.3.2) des fonctions nouvelles et des améliorations bienvenues à SaiGrib WR.

  • Routage
    • Dessin du trait de cote
    • Routage avec waypoints
    • Editeur de route
    • Comparaison de routages
    • Editeur de polaire
    • Routage plus rapide
sailgrib routage

Création d’une route théorique et routages comparés

On crée une route à partir d’un point de départ puis de waypoints successifs posés par un appui long directement sur la carte, et on peut ensuite lancer un ou plusieurs routages, comme ci-dessus en utilisant des heures de départ différentes. Le dessin d’un trait de côte permet aux routes optimisées de ne pas passer à terre.

Attention cependant à bien vérifier les passages à proximité de terre car le trait de côte est très approximatif et peut induire un rase-caillou dangereux. C’est une simple question de bon sens.

En plus des nombreuses polaires proposées dans l’application, un éditeur de polaire permet de créer ou corriger les données sous Excel via QuickOffice.

Edition d’une polaire via QuickOffice

  • Fichiers GRIB
    • Serveur de fichiers GRIB
    • Téléchargement de GRIB sur internet

En plus des requêtes de fichiers GRIB par mail via SailDocs, dont le processus peut présenter parfois quelques difficultés, SailGrib propose désormais le téléchargement direct sur son serveur, mais uniquement le modèle GFS avec les deux seules données de vent et pression au niveau de la mer, ou bien le modèle de courants IBI.

Weather4D 1.07

Toujours pas de routage pour Weather4D d’Olivier Bouyssou, mais les améliorations et nouvelles fonctions s’enchaînent. Les différentes releases de la version 1.07 ont apporté les nouveautés suivantes :

  • Fichiers GRIB
    • Ajout du modèle NAM du NOAA. Modèle à maille fine couvrant le nord du continent américain. Résolution 0.1°, pas de 3 heures, échéance 84 heures, sauf pour le vent qui est au pas de 1 heure pour les premières 36 heures. Mêmes données disponibles que le modèle GFS.
    • Ajout du modèle MyOcean Baltic couvrant la Mer Baltique.
    • Ajout des rafales (Gusts) pour les modèles GFS et WRF.
weather4d

On peut choisir différents types de cible

Un tap sur une étiquette superpose le météogramme graphique en transparence. La donnée de vent au sol affiche la courbe du vent moyen (en bleu clair) et des rafales (en bleu foncé).

  • Valeurs ciblées
    • Affichage des étiquettes de valeurs pointées par une cible.
    • Météogramme dynamique pour une cible. Il apparait en mode « ciblé » par un tap sur les valeurs.
    • Possibilité d’afficher les coordonnées Lat/Lon de la cible
weather4d

On peut sélectionner les données à afficher dans le météogramme

En affichage à double fenêtre, on peut comparer les mêmes données de deux modèles différents, ou bien l’état de la mer (données de vagues) d’un côté, et la météo de l’autre. Le défilement temporel permet de comparer l’évolution de chaque donnée sur les graphiques à la position de la cible.

Un grand bravo à ces courageux développeurs solitaires pour ce travail de qualité. En espérant que les utilisateurs sauront reconnaître l’excellence de ces réalisations.

A suivre…


(¹) Sources Gartner
(²) Navionics Boating sur Android [MAJ]

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4 Replies to “Quoi de neuf au Printemps 2014 ?”

  1. Le portage de « qtVlm » sur Androïd n’est-il pas en cours? Et à terme, c’est les iOssiens qui vont devenir jaloux à leur tour! 🙂

    1. Il existe effectivement un certain nombre de projets « Open Source » qui sont, ou bien seront, portés sous Android. Mais cela reste du domaine du développement amateur, piloté par une poignée d’étudiants ou de personnes ayant du temps libre à y consacrer aux frais de la société, et n’entre pas dans mon domaine d’investigation. Je m’attache exclusivement aux développements professionnels aboutis, donc commercialisés, conçus par des développeurs dont c’est le métier, et offrant un support aux utilisateurs.

  2. « de personnes ayant du temps libre à y consacrer aux frais de la société » ?
    C’est avec grand respect, Francis, que je vous signale votre méconnaissance du milieu des développeurs open-source, ainsi que de leurs objectifs et motivations.
    Peut-être trouveront-ils votre jugement légèrement méprisant. Mais ils continuerons à développer grâce à leur créativité, leur soif d’apprendre et leur plaisir de partager. La communauté qu’il fédéreront ainsi travaillera de façon collaborative et gratuite, sur son temps libre, dans le cadre de ses études, pour utiliser une période sans emploi pour se former et s’améliorer, sans perdre son temps.
    Combien de logiciels sont-ils devenus stables et viables commercialement grâce au travail de ces « improductifs »? Combien de développeurs ont-ils fait leurs preuves dans le monde du libre avant de rejoindre les équipes des grands fabricants ? Combien de tours du monde avec open-cpn ?
    J’apprécie vos blogs pour la précision et la rigueur de vos analyses. Mais je suis convaincu qu’instabilité et gratuité ne sont pas liés.

    1. Je ne méprise pas le développement « Open Source», loin de là. Je considère seulement que dans une époque où le chômage est devenu un cancer de la société, tout travail relevant d’une réelle compétence mérite une juste rémunération. Que des étudiants se fassent les armes en développement libre, dans le but de trouver un job dans une société, ou créer leur propre business, soit. Mais le jour où ils seront licenciés parce que d’autres étudiants, comme ils l’ont été, cannibalisent bénévolement leur marché, à qui devront-ils se plaindre ?

      Combien de logiciels sont-ils devenus stables et viables commercialement grâce au travail de ces « improductifs » ? Combien de développeurs ont-ils fait leurs preuves dans le monde du libre avant de rejoindre les équipes des grands fabricants ? Combien de tours du monde avec open-cpn ?

      Dans le nautisme, à part ZyGRIB et OpenCPN je ne vois pas. Je reconnais la qualité de ces applications, mais elles devraient être justement commercialisées ! Je ne comprendrai jamais les propriétaires de bateau, naviguant sur un capital de plusieurs dizaines ­– voire centaines – de milliers d’euros, qui veulent que leurs logiciels et leur cartographie soit gratuite, et qui n’ont aucun scrupule à utiliser OpenCPN avec de la cartographie pieusement dite « tombée des pontons ». Leurs voiles, leur centrale de navigation, leur iPad, leur tablette Android, gratuits aussi ?

      Mais je suis convaincu qu’instabilité et gratuité ne sont pas liés.

      Parfaitement d’accord. Mais si je paye un logiciel et une cartographie, je m’adresse à un professionnel reconnu dont j’attends qu’il m’apporte en contrepartie de mon achat un support, une assistance, une garantie de mises à jour indispensables à ma sécurité en mer, ce que ne peut absolument pas m’apporter les forums d’utilisateurs des applications sus-citées.
      Je m’élève décidemment, et je le revendique, contre toute action bénévole qui affaiblit le travail de ceux qui ont acquis, par leur formation, leur compétence, et leurs investissements, le droit de vivre et de faire vivre leur famille grâce à la rémunération de leur production.
      Enfin j’aimerai, à ce titre, qu’on m’explique d’où proviennent les données de constitution des cartes OSM. Quels navires océanographiques, quels satellites, quels avions de captures photographiques, quels calculateurs, quels géographes, ont permis la création de cette cartographie libre, et qui les a payés ?

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