Routage : du jeu à la réalité

Au deuxième jour de course de ce Vendée Globe 2020, on peut dire que les conditions météo que vont subir les skippers dans la descente vers le Pot au Noir vont être particulièrement musclées. Après un départ par un temps de demoiselle, un premier front froid peu actif passé sans encombre, les solitaires vont traverser un deuxième front beaucoup plus violent dans la nuit et la matinée de mardi à mercredi, pour le groupe parti à l’Ouest, et dans la soirée pour le groupe passé entre le DST (¹) et la Gallice.

Mais ces conditions à venir sont bien différentes pour les joueurs de Virtual Regatta et pour les marins…

Analyse satellite du 10 novembre 00h00 UTC par SailGrib

Analyse satellite du 10 novembre 00h00 UTC par SailGrib

Ce qui fait la grande différence entre les solitaires et les joueurs tient dans le fait que Virtual Regatta ne prend en compte, ni l’état de la mer, ni les courants. Ce qui explique déjà en partie à J+2 l’écart entre le groupe des joueurs et celui des marins.

Le groupe des joueurs (cercle jaune) et celui des solitaires (cercle rouge) à J+2

Le groupe des joueurs (cercle jaune) et celui des solitaires (cercle rouge) à J+2

Concernant le routage, même en utilisant les mêmes modèles météo GFS 1° pour la course et pour le jeu, les performances des coureurs sont forcément impactées par l’état de la mer, les courants de surface dûs au vent, et dans une moindre mesure les courants océaniques. Et cet état de la mer va être particulièrement dur à négocier dans les heures à venir (²).

Etat de la mer après le passage du front, prévision FNMOC WW3 pour le mercredi 11

Etat de la mer après le passage du front, prévision FNMOC WW3 pour le mercredi 11

Ceci explique également que, à polaires de vitesse équivalentes, les joueurs assidus pourront toujours rester à 100% d’efficacité de la polaire intégrée à Virtual Regatta, sans se préoccuper des vagues qui n’arrivent pas jusqu’à nos écrans. Mais il n’en ira certainement pas de même pour les navigateurs. D’une part parcequ’ils devront quitter les routages théoriques pour de nombreuses raisons : ménager le matériel, minimiser les manoeuvres dangereuses comme les empanages par grosse mer, optimiser leurs trajectoires, etc, et d’autre part gérer la course sur le long terme, ce qui impose de gérer les prises de risques.

Après ce premier obstacle à franchir, un autre encore plus dangereux les attend. A suivre…

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(¹) Dispositif de Séparation de Trafic (zone d’exclusion absolue pour les coureurs)
(²) voir l’analyse détaillée de Yann Amice ce mardi sur la page Ouest France du Vendée Globe.
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